mercredi 18 juillet 2012

Grant Morrisson présente Batman Tome 2 R.I.P., l'avant-garde du pop art


  

C'est dans la collection Dc Signature qu'Urban Comics publie ce tome consacré à des épisodes assez récents du chevalier noir( 2008/2009) mis en scène par Grant Morrisson. J'avais déjà lu ces épisodes en kiosque mais je n'ai pu résister à l'appel de l'album relié, d'autant plus que j'ai toujours regretté de ne pas avoir acheté le run de Morrisson sur les X-Men en version Deluxe. C'est le genre de run qui se lit en soit, qu'on a pas envie de retrouver dans des tas de mag' différents et comme c'est un run qu'on relira plusieurs fois au cours de notre vie, autant l'avoir en version accessible. 

Accessible n'est pas vraiment le terme qui convient, car on est loin de La cour des Hiboux ou autre "Année une", qui permettent une entrée directe dans le Batverse. Ici on est dans le métatextuel et dans le complexe. Morrisson est est un héritier d'Alan Moore et ce volume pue le post-modernisme. Les détracteurs disent qu'il faut posséder un doctorat en Batmanologie pour comprendre, c'est pas complétement faux, mais c'est une injustice envers une œuvre d'un telle envergure. Morrisson s'amuse, en fin connaisseur de la série, avec les périodes laissées  de coté par la continuité officielle. Pendant les 60's la série était sous l'influence du sérial Tv, assez psychédélique, le joker ne tuait plus. Morrisson part du principe que toute cette période était une période d'hallucination où Batman a mis des barrières psychologiques en place en se faisant interner dans un caisson. Ainsi il a crée dans son inconscient des identités de sauvegarde du Batman ( des sortes de sauvegarde du Disque Dur).  La narration est faite de flash-back et de cut-up qui sont autant de références à des épisodes oubliés des fans, l'ambiance est oppressante ( mais qui a envie d'un voyage dans le Cerveau de Bruce Wayne) et malsaine. La lecture de cet ouvrage se doit d'être lente, il ne faut pas hésiter à revenir sur une page non-comprise, afin d'apprécier tout le génie de Morrisson, qui représente un frange avant-gardiste des scénaristes, accessible aux  seuls happy few, à côté même Christopher Nolan aura l'air d'un Mickey. Cependant une préface permet de capter globalement l'essentiel pour pour rentrer dans le récit, merci Urban.

 Ce volume résolument élitiste n'est pas destiné à être offert à votre petit-neveu pour Noël, il ne comprendra pas, en revanche offrez-le plus au premier snobinard intello venu, il en prendra pour son grade et sera obligé de concéder que le comics est un art, qui n' a plus de pop que le nom.

Urban comics prévoit encore 6 autres tomes dans cette collection ( 8 au total), donc commencez de les acheter maintenant, après votre budget sera dépassé, même si a priori, ils ont promis, au contraire de Panini, de rééditer régulièrement tout ce qui était épuisé.


3 commentaires:

  1. J'ai craqué.... Le premier volume est facile d'accès, le second est beaucoup plus ardu. Je ne pense pas que cela soit le manque de références sur la passé de la bestiole masquée qui m'a le plus posé de problèmes (je ne suis pas certains que tous les fans aient tous lus ce qui a été produit et édité sur la bat-chose). Non j'ai eu beaucoup plus de mal à adhérer au style narratif de l'auteur Grant Morrison. Autant sur certaines séquences il peut prendre son temps, découper l'action en plusieurs cases voir en plusieurs pages. Autant sur d'autres phases, cela peut être très elliptique... Pour résumé, je l'ai parfois trouvé un peu "fainéant" de la feuille...

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  2. 'est un très bon choix que tu as fait, et si t'es dans l'achat de bons épisodes de batman, n'oublie pas "year one" et "amère victoire", ce sont de très bon volumes et très accessible pour le coup, je les ai pas chroniqué car je les avais déjà dans de vieilles éditions

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  3. Year one j'ai acheté en même temps que catwoman... Amère victoire j'ai craqué (et puis j'ai trouvé un long Halloween sur ebay)...

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