A l'occasion de la sortie de la
bible Pc Engine en 2 volumes aux éditions
Pix'n Love, j'ai commandé pour profiter du port gratuit un book1 sur lequel je lorgnais depuis longtemps:
Le premier numéro des cahiers du jeu vidéo consacré à la guerre. Les éditions Pix n love étant spécialisées dans l'Histoire du jeu video et moi étant surtout féru de jeux d'histoire, hors FPS, j'étais très intrigué par la contenu de ce mook, qui ne comporte que 4 numéros à ce jour. J'en attendais beaucoup aussi.
Dès sa réception samedi, j'ai donc fait une infidelité à
Ian Kershaw et son récent livre sur la fin de la 2e guerre pour me jetter sur ces pages tant attendues. Premier constat, ce livre est un collection d'articles assez inégaux, écrits par des auteurs variés, le tout coordoné par Tony Fortin. Deuxième constat rapide, c'est illustré qu'avec des images de FPS ( First Person shooter, moi j'appelais ça des doom-like) ou presque.
Mais qu'avons nous concrètement à nous mettre sous la dent?
L'intro me fait peur, la guerre est acceptée dans son sens le plus large et le moins historique, on en retient notamment la notion d'affrontement, mais de là à mettre Mario sur le même plan que Civilisation, je ne suis pas complétement convaincu.
Un premier chapitre est consacré à la généalogie des jeux de guerre, de l'inde ancienne à Vae Victis, en passant par le Kreigspiel et Les petites guerres de H.GWells tout y est ou presque, cependant en tant que Wargamer averti je tique quand même sur l’absence de GMT, mais pour le public francophone, peut être que citer VV est effectivement plus pertinent. Le chapitre s'intéresse pour finir aux grands noms du Wargame informatiques (Combat mission....). A la fin de chapitre, j'en redemande, typiquement le genre de réflexion qui me pousse à quelques fois prendre de la hauteur sur ce blog, d'ailleurs il va falloir que je mette la main sur l'article de Johan Huizinga sur la fonction sociale du jeu.
Le deuxième chapitre zoome sur la série des Splinter Cell et la vision géopolitique du monde qu'elle distille à travers les différents scénarios qui structurent chacun des épiodes. En gros, c'est des jeux à la Jack Bauer, c'est à dire Post 9/11, où il faut défendre par tout les moyens "le monde libre". Pas mal, mais comme je suis pas fan des FPS et que je connais pas la série... Le Chapitre 4 s'intéressera à Call of duty 4 selon le même cheminement de pensée.
Réflexion dans le chapitre suivant sur le visage de l'ennemi et sa représentation dans les jeux, là aussi bonne idée, mais commencer par Pac Man me semble Hors sujet, mais si je conçoit que cela rentre dans le cadre du livre si l'on prend le postulat de départ. Cependant l'idée clé est tout à fait intéressante, la construction de de stéreotype est fondamentale, d'une part pour les reconnaître dans le jeu, genre pour tirer sur le méchant nazi ou taliban, mais cela permet aussi une généralisation qui permet de dire, tous les mêmes c'est boches afghans!
Un chapitre sur les nazis dans les jeux videos, comme personnification du ma, absolu, on y parle beaucoup de Wolfenstein, ca ne peut que me plaire, tout étude sur la transformation des nazis en spectre pop me semble absolument nécessaire. On insiste sur le fait que le recours au fantastique en surfant sur le coté occulte, n'est pas forcément un bien car il déréalise le nazi pour en faire un spectre repoussant mais auquel on ne croit plus.
Vient ensuite une étude sur la série Metal Gear, jeu japonais qui propose une autre vision de la guerre, plus humanisante, mais c'est encore du FPS, bref je ne m'attendais pas à cela, c'est certes très intéressant mais ce n'est pas ce que j'attendais.
On a ensuite droit au contrepoint de la vision Us de la guerre avec les FPS arabes où vous devez libérer la Palestine,
Merchet en avait parlé sur son blog l'année dernière, ce qui m'avait déjà inspiré
une chronique. Osons dire que c'est de bonne guerre, même si cela ne fait pas forcément plaisir.
Une étude de l'utilisation des jeux à des fins guerrières, et de propagande, à partir de photos tirées de sites de l'Educ.Nat, on aurait pu attendre mieux et aller voir du coté des historiens de la brutalisation (Mosse et alii), c'est toujours drôle de voir le jeu du pas de l'oie ( très anti-boche)
Dernier Article assez technique sur les deux adversaires que sont le joueur et la machine qui sont du coup les deux bélligérants réels dans tous ces jeux, mais comme précédemment, un définition trop large nous emmène sur des tas de jeux que je trouve loin de la thématique guerrière.
Pour conclure l'interview de Ed Halter, auteur d'un livre que je vais essayer de me procurer au plus vite, From sun Tzu to Xbox : war and video Games, paru en 2006.
Un livre que je ne regrette pas d'avoir acheté, je n'ai décroché à aucun moment après son ouverture, mais qui ne renvoie qu'aux jeux console et aux FPS. C'est un des petits défauts de cette jeune maison d'édition à qui l'on souhaite longue vie. Espérons simplement que dans le futur nous auront droit à des anthologies des jeux sur PC et que des équipes aussi performantes que celles qui travaillent sur les consoles se constitueront pour étudier l'autre versant de l'histoire videoludique, avec un livre consacré pourquoi pas aux jeux de Stratégie ( mais svp sans Panzer tactics!)
En attendant, je commanderai sans aucun doute sous peu le N°3 sur
les villes dans les jeux video, mais mon petit doigt me dit que je vais encore être mauvaise langue.