Super Héros & Philo a paru chez Bréal en 2012. J'avais lu la critique dans Comic Box à l'époque, mais car, j'achetais trop de comics, je n'avais pas rajouté cet achat à mes dépenses. Hier en me balandant dans une enseigne connue qui pratique l'occaz, je suis tombé dessus pour 10 boules, je n'ai pas hésité une seconde, surtout en ces mois où je n'achète pas grand chose en comics, pour cause de rééditions de trucs que j'ai déjà.
Simon Merle est un professeur certifié de philosophie, et ce n'est pas sans raison que son livre fut publié chez Bréal, éditeur bien connu pour ses manuels. Du coup l'ouvrage est très didactique et se lit très aisément, pas plus de 90 pages, on est donc pas sur du truc lourd et nécessitant de grandes compétences intellectuelles. C'est en fait une bonne idée, car le traitement , pourrait presque passer pour une introduction à la philo pour un génération " qui connaîtra plus la biographie de Spider-Man que de Jésus Christ" ( Houellebecq). Partir de figures que les élèves connaissent par cœur pour aller vers des textes de Pascal, Nietzsche ou Platon, je peux pas dire que je suis contre.
La première fois que Blaise Pascal croise le chemin de Spider-Man? |
Pour les fans de comics de longue date, les lecteurs de Comic Box, bref, tout ceux qui lisent des comics depuis tellement longtemps qu'ils ont bien du arriver à un moment à se poser des questions sur leur archétype super héroïque préféré, le livre, en revanche, n'apportera pas grand chose, si ce n'est une synthèse rapide mais assez complète.
L'auteur s'intéresse à la question de la personnalité et du masque, du côté humain et divin des mecs en collants, à la question de la liberté et de la responsabilité .Le chapitre sur la question démocratique aurait pu être largement plus développé en allant du côté d'Authority ou une analyse plus pertinente des Watchmen, et c'est là qu'on comprend bien qu'il s'adresse non pas au public spécialiste, mais bien à un public très large qui les a découverts par les films. Films qu'il cite d'ailleurs assez régulièrement et auquel il fait peut-être même plus référence quelques fois qu'à la version papier. Version qui elle serait à réévaluer et à critiquer en fonction des périodes ou auteurs qui développent l'archétype et donnent des choses à dire un peu différentes sur ces personnages . La question messianique et le rapport à la technologie sont aussi étudiés, en rapport avec la fonction utopique de ces personnages. Enfin le rapport des leur puissance à l'éthique.
Utile donc comme philosophie pour classes de Terminale, qui pour la plupart ne lisent plus Camus. Pour ma part j'aurais aimé un peu plus de profondeur, sur les liens à peine esquissés entre Daredevil et Thémis, entre les Green Lantern, et la volonté. Mais vous l'avez compris, chers Geeks, nous ne sommes que le 2e public visé par le livre.
Néanmoins le livre est un bel objet, loin d'être inintéressant et il a toute sa place dans toutes les comicsothèques francophones qui se respectent.
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